Avenir du blackberry? Abou Dhabi va bloquer les usages internet du Blackberry
Les Emirats arabes unis (EAU) ont annoncé dimanche qu’ils bloqueraient en octobre les fonctions messagerie, e-mail et internet des téléphones Blackberry pour des raisons de “sécurité nationale”. L’Arabie saoudite s’apprête à faire de même dès le mois d’août.
Contrairement à d’autres “smart phones”, le Blackberry actualise la boîte de réception de son utilisateur en utilisant des messages cryptés qui transitent par des serveurs à l’étranger, et notamment au Canada, où est basé son fabricant Research in Motion (RIM).
Les possesseurs de Blackberry apprécient cette sécurité. D’après des analystes, les messages ainsi échangés sont bien plus difficiles à contrôler que ceux qui transitent par des serveurs nationaux, que les autorités peuvent placer sous écoutes.
L’Autorité régulatrice des télécommunications (TRA) des Emirats arabes unis explique avoir tenté de parvenir à un compromis avec RIM, en vain.
“Faute de solution disponible et dans l’intérêt du public (…) les services Blackberry Messenger, Blackberry E-mail et Blackberry Web-browsing seront suspendus jusqu’à ce qu’une solution acceptable puisse être mise au point et appliquée”, déclare Mohamed al-Ghanim, le directeur général de la TRA, dans un communiqué dont l’agence officielle WAM se faisait l’écho dimanche. Le texte fait état de “problèmes judiciaires, sociaux et de sécurité nationale pour les EAU”.
“La TRA remarque que Blackberry semble conciliant avec des environnements réglementaires similaires dans d’autres pays, ce qui rend cette absence de conciliation aux EAU à la fois décevante et très inquiétante”, ajoute le communiqué.
La suspension des trois services concernés doit commencer le 11 octobre. On ignore si elle n’affectera que les possesseurs des EAU ou si elle touchera aussi les visiteurs étrangers dont le portable utilise le “roaming”.
Quelques heures après l’annonce des EAU, un responsable des télécommunications saoudiennes a déclaré que Riyad commencerait à bloquer dès ce mois-ci le service messagerie des Blackberry. Selon ce responsable qui a requis l’anonymat, les autorités régulatrices vont prochainement publier un communiqué officialisant cette décision.
D’autres pays, dont l’Inde et Bahraïn, ont également fait part de leurs préoccupations sur les services de messagerie du Blackberry. Mais aucun jusqu’alors n’avait décidé de bloquer purement et simplement leur utilisation.
Research in Motion refuse de révéler les détails des discussions qu’elle a eues avec les autorités régulatrices des plus de 175 pays où elle opère. Dans un communiqué publié la semaine dernière, elle se contentait de rappeler qu’elle respectait “à la fois les exigences de régulation gouvernementale et les besoins de sécurité et de confidentialité des entreprises et des consommateurs”. RIM ajoutait que les paramètres de sécurité de ses téléphones étaient “largement acceptés” par les utilisateurs et les gouvernements. AP