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Pour Ryanair, il y a un pilote de trop dans l’avion

La nouvelle provocation de Michael O’Leary, pdg de Ryanair, risque de ne pas faire rire les passagers de la compagnie aérienne low cost. “Pourquoi conserver deux pilotes dans un avion ?, s’interroge-t-il dans Business Week. Un seul suffit et l’informatique de bord fait le reste.” Très cynique, le patron de la première compagnie européenne poursuit : “Si le pilote a une crise cardiaque, il sonne en cabine et fait venir une hôtesse qui a été préalablement formée pour faire atterrir l’avion.”

Ces propos effarants font suite à une série de déclarations aussi tapageuses que ridicules et techniquement irréalisables. Du genre, ajouter des places dans un avion en faisant voyager des passagers debout, faire payer l’accès aux toilettes, taxer les passagers obèses. Le comble du mauvais goût semble atteint quand il propose un nouveau service affaires long-courrier “fellations comprises”. Michael O’Leary, par ailleurs gestionnaire hors pair d’une compagnie low cost en passe de devenir la première mondiale et considérée comme exemplaire sur le plan de la sécurité des vols et de la formation des équipages, cultive l’art de la provocation qu’il relance régulièrement pour ne pas faire oublier sa compagnie dans les médias. Jim McAuslan, secrétaire général de l’Association des pilotes de ligne britanniques, s’interroge : ” Y a-t-il une limite à son désir de faire de la publicité ? C’est une idée dangereuse.”

Atterrissages automatiques étudiés après le 11-Septembre

Ancien directeur technique d’Airbus, volontiers provocateur, Michel Ziegler avait affirmé “qu’un jour il n’y aurait plus de pilote dans l’avion”, mais qu’il n’en connaissait pas l’échéance. Cette déclaration datait des années 1980, à l’époque de la mise en ligne de l’Airbus A320 qui avait provoqué de gros remous sociaux. L’avion était piloté à deux – c’est la norme aujourd’hui – et non plus à trois. En quelques décennies, les cockpits se sont vidés. L’équipage des années 1950 comptait au moins un commandant de bord, un pilote, un mécanicien, un radio, un navigateur.

Les attentats du 11-Septembre ont accéléré l’évolution vers un pilotage tout automatique. Dans les bureaux d’études, on réfléchit à la possibilité de faire revenir vers le sol puis atterrir un avion détourné dont le contrôle aurait été pris par un groupe de terroristes sans que l’équipage n’ait à intervenir sur les commandes de vol. Techniquement, c’est réalisable et les vols sans cesse plus nombreux des drones montrent la faisabilité. Reste à le faire accepter. Et là, pas sûr que les déclarations de Michael O’Leary servent la cause…

Source: lepoint.fr

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