Des distributeurs de billets (DAB) dévalisés à la fourchette!
Les services de police et de gendarmerie sont à la recherche d’un gang de malfaiteurs qui a trouvé et exploité une faille sur certains distributeurs automatiques de billets (DAB) dans toute la France. En seulement quelques semaines, ces voleurs originaires de Roumanie ont réussi une dizaine de fois à retirer plusieurs dizaines de milliers d’euros, en majorité depuis des distributeurs de la Caisse d’épargne, cependant La banque s’étonne du montant d’un million d’euros avancé par Le Parisien . «Les sommes sorties dans la presse sont astronomiques. Le préjudice subi est infiniment plus réduit», affirme Christophe Gilbert, de la Caisse d’épargne, qui n’a pas souhaité communiquer le montant.
La technique utilisée est très simple: munis d’une fine fourchette aux deux dents repliées, les escrocs effectuent un premier retrait avec une carte bancaire prépayée. À l’instant où la machine délivre les billets, ils insèrent leur fourchette dans la «paupière» de distribution. Ils simulent ensuite un second retrait d’une valeur plus importante: au moment du choix du montant, les billets sont prépositionnés à l’intérieur du distributeur dans l’attente de la validation du client. Il leur suffit alors d’annuler l’opération et d’extirper rapidement l’argent avec la fourchette qui était restée coincée. Ainsi, seul le premier retrait est débité et l’opération peut être effectuée indéfiniment.
«Il faut faire preuve d’une dextérité certaine pour pouvoir réaliser cette improbable manipulation. Mais ils y parviennent. Ils ont découvert une faille sur certains types de DAB, sans qu’on sache vraiment comment», déclare une source proche de l’enquête. Selon la Caisse d’épargne, deux banques concurrentes ont été victimes de cette escroquerie.
En début de semaine, les enquêteurs de la police judiciaire de Rouen ont interpellé au Havre quatre membres présumés de ce gang, qui opère par petits groupes au niveau national. «Dans la nuit de mercredi à jeudi, une équipe a également été arrêtée à Douai, mais nous savons que d’autres membres ont agi à Tours, en Indre-et-Loire, à Dijon, en Côte-d’Or, et à Versailles, dans les Yvelines, voire en Belgique», affirme Valérie Maldonado, chef de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication, qui dépend de la Direction centrale de la police judiciaire. «Nous avons mis en place un dispositif sur les distributeurs, un système d’alerte qui va communiquer aux services locaux l’endroit où sont commis les méfaits. Le but est de les prendre en flagrant délit pour pouvoir les interpeller, récupérer l’objet du vol et le matériel utilisé. Mais ils sont très mobiles et très organisés», ajoute-t-elle.
Source: lefigaro.fr