Nouvelle Zélande 82-70 France : est ce que les bleus ont perdu exprès?!
L’équipe de France réserve toujours des surprises à ses amateurs. Des belles et des beaucoup moins glorieuses. Le match face à l’Espagne (72-66) est à classer dans les premières. Celui de jeudi, conclu par une défaite face à la Nouvelle-Zélande (82-70), est clairement à mettre dans les secondes. Il n’y a pas débat sur le sujet. Tout a été décevant à l’image du jeu proposé par les Français. Aussi bien en attaque qu’en défense, les protégés de Vincent Collet ont été beaucoup trop passifs. Mais la cerise sur le gâteau est le scénario désastreux avec cette défaite de 12 points, qui offre aux Français un huitième de finale très compliqué face à la Turquie dimanche.
En regardant les Français évoluer sur le parquet d’Izmir, une impression reste. Celle que les Bleus ont tenté de jouer au plus malin. L’année dernière, ils s’étaient fait piéger par la Grèce lors du dernier match de poule de l’Euro. Les Hellènes avaient laissé la victoire aux Bleus (71-69) et les coéquipiers de Tony Parker avaient dû affronter l’ogre espagnol en quart de finale où ils avaient laissé leur rêve de médaille. Jeudi, ont-ils tenté de faire le même coup pour s’éviter un choc justement contre la Grèce ? Vincent Collet s’en défend. “Les consignes étaient très claires: gagner le match. Il n’y avait pas à calculer, il fallait aller chercher cette deuxième place. C’était très clair”, s’agace le sélectionneur, qui parle toutefois “d’une attitude laxiste”, et ouvre un peu la porte. “Je l’avais déjà dit hier, je l’ai répété dans le vestiaire, après je ne suis pas dans la tête des joueurs”.
” On a montré une sale, sale image du basket français”
Les joueurs sont en effet moins clairs sur le sujet. Certains avouent même que l’idée de défier les Russes, jugés plus abordables, au lieu de la Grèce, le bourreau des dernières campagnes, leur a trotté dans la tête. Il leur fallait perdre de moins de 11 points. Visiblement, cette hypothèse les a perturbés. “On a montré une sale, sale image du basket français aujourd’hui. J’ai senti que l’échauffement n’était pas aussi dynamique que d’habitude, que nous n’étions pas dedans. On a trop pensé aux calculs, trop pensé à l’adversaire en huitièmes”, lâche Nicolas Batum sur le site de la FFBB. “On fait peut-être trop attention à l’adversaire en huitièmes, enchaîne Florent Piétrus. On voulait gagner mais l’entame du match nous a montré le contraire. On n’a pas l’impression d’avoir joué un match à la vie, à la mort.” C’est bien ça le problème.
Mickaël Gelabale va lui beaucoup plus loin. Le néo-Villeurbannais fustige l’attitude de certains de ses coéquipiers : “Tout le monde n’a pas joué ce soir, il y en a qui n’ont pas mouillé leur maillot. Je ne veux pas créer de polémique mais il faut qu’on se ressoude. Peut-être qu’on a trop bien joué au début (du Mondial) et que maintenant chacun veut sa part. Mais on est en équipe de France là, pas en club!” Le ton est donné. Les joueurs visés se reconnaîtront et apprécieront. En voulant jouer avec le feu, les Bleus ont en tout cas oublié qu’ils n’avaient pas les armes pour le faire. Leur manque d’expérience et de maîtrise leur a coûté cher. Lors de ce Mondial et sans Tony Parker, Joakim Noah, Ronny Turiaf ou encore Mickael Piétrus, les Bleus doivent être des morts de faim sur le parquet pour exister. Le moindre relâchement se paye cash. Après s’être fait taper sur les doigts, les Bleus n’ont plus qu’une envie : relever la tête. “Maintenant il faut assumer ce qu’on a fait et aller créer l’exploit face à la Turquie”, lâche Florent Pietrus. “Aujourd’hui, on mérite d’être à la quatrième place, on joue de moins en moins bien, jour après jour. On a un peu sombré. Mais on sait que ce n’est pas fini”, enchaîne Boris Diaw. Et bonne nouvelle : face aux Turcs, il ne faudra pas calculer une seule seconde.
Source: Eurosport – Glenn CEILLIER